Conseil : écoutez en lisant
If a composer could say what he had to say in words he would not bother trying to say it in music.
-Gustav Mahler
Jamais une phrase n'a été aussi juste, et elle ne s'appliquera jamais aussi bien à un évènement comme celui dont nous avons été témoin hier soir. L'auditoire assis sur le sol de la fondation cartier pour l'art contemporain dans le 14° assiste au début de la performance de Tim Hecker vers 21h. Mais le fait est, qu'on aurait pu être n'importe où, qu'une bombe aurait explosé juste à côté, cela n'aurai rien changé. Totalement absorbé par le son, on oublie qu'il existe un monde en dehors, avant ou aprés ; il ne reste que le son et la pensée.
L'idée de concert de Drone peut sembler étrange. "Qu'est-ce qu'il fait le gars ? Il appuie sur lecture ?" ou "Il check ses mails ?" (qui est la joke la plus répandue). On aurait pu avoir ça. Mais au contraire, la prestation est vraiment adaptée pour un public, le son est relativement faible au début, il laisse l'auditoire s'habituer aux nappes de saturations et commence progressivement à augmenter le volume. Les morceaux étant relativement calmes (ou chiants si on est pas dans l'humeur) sur disques se révèlent beaucoup plus agressifs, explosent dans des feux d'artifices de cliquetis stridents, de claviers delayés et de vibrations inaudibles. Ne serait-ce que par le fait que le volume sonore est imposé au public. Tout se termine doucement et le silence qui suit cette performance est vraiment pesant, un vide et un manque alimentent des applaudissements qui ne feront malheureusement pas revenir Tim. 45 minutes ?

Ce concert passe directement en haut du top des grands moments entre Daïtro au Hideout (no1) et Action Beat à Nîmes.
On est enfin rentré et on s'est mis d'équerre ! (il fallait la faire). J'ai tremblé pendant 10 minutes après le concert.
A voir une fois dans sa vie.